La reconstruction de l’église de Tende fut décidée suite à un incendie criminel du village. La reconstruction aurait été lancée en 1466 et achevée en 1506.
Le nouvel édifice conserva le plan basilical médiéval : une nef, deux collatéraux séparés par des arcades et des absides polygonales.
L’église de Tende, mêle des réminiscences de style roman lombard en façades (arcatures, lésènes et baies géminées), des hautes colonnes et voûtes d’arêtes de style gothique lombard tardif à l’intérieur, et un portail Renaissance.
Le clocher aurait été achevé dès 1462, avant l’église. Ceci est cohérent avec son style roman lombard. Il est surmonté d’une lanterne octogonale Renaissance, vraisemblablement plus tardive.
Les façades « nobles » (est et nord) sont ornées de lésènes / pilastres en pierre verte de Tende, reliées au sommet par des arcs sur les gouttereaux (est) et par des frises d’arcatures sous les rampants (nord).
La façade principale présente un décor très coloré, créé au XIXe siècle et restauré pendant les années 1980.
Le portail Renaissance en pierre verte de Tende a été mis en place en 1562. Il domine la rue en haut d’un vaste escalier en pyramide tronquée, ce qui accentue son caractère monumental.
La nef et les collatéraux, ordonnés en trois travées, sontséparés par de hautes arcades en plein cintre portées par des colonnes en pierre verte de Tende.
Les peintures de ciel étoilé sous les voûtes furent refaites au goût néogothique de la fin du XIXe siècle.
Le chœur se présente sous la forme d’une vaste abside à 7 pans.
Le maître-autel baroque est très semblable à ceux du XVIIIe siècle dans la région : gradins ornés d’anges, volutes et spirales, cartouches en faux marbre.
A gauche du chœur, l’absidiole à sept pans héberge un autel baroque en stuc orné de palmes et de volutes spiralées surmonté d’un retable classico-baroque en bois. Au sol se trouve la dalle du caveau des Lascaris, comtes de Tende.
Dans la chapelle à l’ouest (droite) du chœur, on peut voir une statue de la Pietà, en bois d’olivier du XVIIIe siècle. La chapelle a été confiée à la confrérie de Saint-Roch, des bergers, en 1913.
Des autels et retables baroques ont été rajoutés par certaines familles et confréries locales, suite à la Contreréforme, entre le XVIIe et le XVIIIe siècles.
Chapelle Saint-Charles Borromée ou du Sacré-Cœur de Jésus (1756) de style rocaille rocaille en stuc.
Chapelle du Suffrage ou des Ames sauvées (1721). L’autel tombeau est surmonté d’une grande toile représentant l’élévation des âmes du Purgatoire. Les colonnes cannelées latérales soutiennent un fronton cintré.
L’autel du Rosaire, baroque en stuc est surmonté d’un retable en bois sculpté peint et doré. La Madone du Rosaire est représentée par une statue entourée des scènes peintes retraçant les « quinze mystères du Rosaire ».
La chapellenie Saint-Jean (1624) gérait un autel baroque en stuc surmonté d’un retable en bois doré. La toile centrale représente l’Immaculée Conception
L’autel dédié à Sainte-Brigitte, patronne des pèlerins (1622) devint chapellenie de l’Immaculée Conception en 1752. Le retable en bois sculpté peint est encadré de colonnes torses et d’ailerons à rinceaux et volutes spiralées dorés. L’entablement a un décor de rinceaux et chérubins. Le fronton brisé curviligne porte deux pots-à-feux et encadre un édicule portant une petite peinture est surmonté d’armoiries. La toile du retable représente l’Immaculée Conception.
Le retable en bois de la chapelle Sainte-Agathe a la même structure que celui de Sainte-Brigitte (1622). En 1857, la Société de Saint-Eloi négocia le partage de l’autel qui représente désormais les deux saints, Agathe et Eloi.
La chapelle Saint Joseph et Sainte Lucie (1738) présente les deux saints sous la bienveillante Vierge à l’Enfant couronnée par des anges.
Un orgue du facteur lombard Serrassi (1809) se trouve sur la tribune, dans un buffet antérieur, baroque du XVIIe siècle (1673)