Le Couvent des Franciscains de Saorge, et son église, ont été achevés entre 1660 et 1680.
L’ensemble du couvent, son église, son mobilier et son jardin, conservés dans leurs dispositions d’origine, constitue un témoignage complet sur la vie conventuelle des disciples de Saint-François d’Assise.
Le couvent est organisé autour d’un cloître : les cellules sur deux niveaux, les cuisines, le vaste réfectoire, l’église et la sacristie.
Un environnement spectaculaire de montagne méditerranéenne escarpée, à proximité du beau village de Saorge, lui sert d’écrin.
Les décors d’ébénisterie symbolisent l’humilité franciscaine, par le refus de l’emploi des matières précieuses, tout en affichant la préciosité du travail du bois, qui localement décline avec virtuosité l’esthétique baroque des colonnes torses, feuillages plus ou moins stylisés, angelots, coquilles…
L’ensemble des décors à la fresque, expose à la fois la narration naturaliste franciscaine du XVIIe siècle sous le cloitre et au réfectoire, et l’exubérance baroque de style rocaille des cadrans solaires et autres décors de 1760-62.
La façade principale, extérieure, de l’église est précédée d’un porche à arcades surmonté d’une terrasse à balustrade. Les gypseries de style rocaille et fresque représentant la Vierge en Gloire dominent la terrasse. La porte principale sous le porche permettait l’accès de la population aux offices célébrés à son intention.
Le magnifique retable de l’autel principal, en bois sculpté et ajouré, constitue un claustra ente la nef et le haut-chœur.
Le chemin de croix peint sur 14 toiles (1726) est attribué au peintre piémontais Pietro Botta. Des médaillons muraux peints à la fresque, représentant des saints, sont entourés de stucs à décors modestes. Quelques trompe-l’œil tardifs, au dessus de la corniche haute périphérique, apportent une théâtralité néobaroque.
Le haut-chœur, où les moines pouvaient chanter les messes publiques sans être vus, présente encore les stalles et le lutrin en noyer du XVIIe siècle.
Le clocher est couvert d’un bulbe sommital à tuiles vernissées colorées posées en écailles, selon la tradition ligure.
Le cloître rectangulaire est cerné au rez-de-chaussée d’une galerie bordée d’arcs surbaissés maçonnés enduits, et couverte de voûtes d’arêtes.
Autour du cloître, un ensemble de cadrans solaires à décors rocaille peints vers 1760-1762 permettait d’avoir l’heure toute la journée.
Sous la galerie du rez-de-chaussée, vingt-trois fresques du XVIIIe siècle racontent la vie de Saint-François.
Le réfectoire, où se trouve encore le mobilier en noyer, daté 1667, présente d’intéressantes fresques symboliques, dans leur état d’origine.
Un très beau jardin conventuel, à l’est du bâtiment, est irrigué par des canaux et des bassins d’arrosage. Des pergolas couvertes de vigne, accompagnent des plantations d’arbres fruitiers et un potager, sur des restanques dominant la vallée de la Bendola.
